A l’église de Gonneville-sur-Honfleur se trouve un très beau vitrail de l’atelier Duhamel-Marette, intitulé « Saint Léon aux portes de Rome arrêtant Attila. »

Nous sommes transportés au Ve siècle, époque de grands bouleversements. L’empire romain d’Occident s’effondre et les invasions barbares menacent la chrétienté. Léon 1er évêque de Rome, se distingue comme un grand et sage administrateur de l’Église et un pacificateur courageux. Sa rencontre légendaire avec Attila a lieu en 452 après J.-C, devant Rome. Léon le persuade de renoncer à son invasion. Cet évènement renforça le rôle du pape en tant que chef spirituel et protecteur de la ville de Rome.
Le vitrail se subdivise en trois parties de haut en bas :
- les architectures néogothiques à la mode au XIXe siècle,
- au milieu, la scène proprement dite, avec en vis à vis le tumulte des hordes des huns menée par Attila, et le calme ordonnancement de la procession menée par saint Léon. On remarque dans le ciel, au dessus de saint Léon, deux personnage armés d’une épée et prêts à frapper pour défendre l’Eglise. Les chroniques racontent que, plus tard, ses généraux demandèrent à Attila pourquoi il avait obéi au pape alors qu’il ne craignait ni l’empereur ni l’armée et Attila aurait répondu : « J’ai vu derrière le prêtre un personnage terrible, vêtu de vêtements sacerdotaux, tenant une épée nue, prêt à me frapper si je faisais un pas de plus. » Ce personnage est traditionnellement interprété comme étant saint Pierre, accompagné de saint Paul, apparus pour protéger Rome.
- Enfin, tout en bas, la mention du sujet traité, les donateurs et deux blasons.



Comme souvent, sur les vitraux d’églises, apparaît le nom du donateur. La signature du maitre-verrier n’apparait que rarement.

Sous la couronne comtale, deux blasons se font face. Ils rappellent la présence de familles nobles qui ont contribué à la vie de la paroisse. Le premier, orné de flammes rouges, exprime la foi ardente et la lumière divine. Le second porte un chevron, deux tours et trois épis : il évoque la protection, la terre et l’abondance.
Tout ceci nous rappelle que chaque oeuvre dans une église unit l’art, la foi et la mémoire locale. Nous venons d’apprendre que la peinture sur verre est attaquée par le sel et qu’il est urgent d’y remédier…
