L’église Saint-Taurin à Englesqueville

Englesqueville-en-Auge, église Saint-Taurin (Wikimedia Commons, Pymouth CCBY-SA)
Extrait de la Carte Michelin 303 Calvados Manche

Connaissez-vous saint Taurin (ou Thaurin)?


Saint Taurin est considéré comme le premier évêque d’Évreux. Il aurait vécu aux IIIᵉ ou IVᵉ siècles. Envoyé de Rome comme missionnaire, il aurait apporté l’Évangile dans cette région encore largement païenne.

La légende raconte qu’en arrivant à Évreux, il trouva la ville dominée par des cultes idolâtres. Grâce à sa prédication et à ses miracles, il aurait converti de nombreux habitants. Il aurait chassé un démon qui apparaissait sous forme de monstre marin et terrorisait les habitants. Certains récits rapportent qu’il accomplissait des miracles de guérison et qu’il libérait les possédés. C’est pourquoi saint Taurin est invoqué contre les démons et les forces du mal.

Volet droit du retable du maitre-autel

Voici ce qu’écrit Arcisse de Caumont à propos de l’église Saint-Taurin d’Englesqueville (Statistique monumentale du Calvados, 4-270):

« L’église d’Anglesqueville s’élève sur le côté droit et près de l’origine d’une petite vallée dont le ruisseau va se jeter dans la Touque, à Canapville. Elle se compose d’une nef et d’un choeur rectangulaire de petite dimension.
Une partie de l’appareil, dans les murs latéraux de la nef, paraît de construction romane (petit appareil et pierres disposées en feuille de fougère, appareil en pierre de taille et larges joints aux angles); mais les fenêtres ont toutes été refaites. Il n’y a pas d’entablement au sommet des murs.
La tour en bois, avec flèche garnie d’ardoise, couronne l’extrémité occidentale de cette nef. La porte principale de cette façade est moderne ; mais il y avait primitivement, du côté du sud, une porte à plein-cintre qui a été bouchée.
Le choeur, en retrait sur la nef, peut dater du XIIIe. siècle ou de la fin du XIIe. ; la fenêtre bouchée du chevet remontait peut-être à cette époque; du côté du nord, on a percé des fenêtres arrondies, au siècle dernier. »

Les autels latéraux et le choeur

Saint Louis, bois polychrome XVIIe siècle
Le retable du maitre-autel

Le retable, en forme de paravent date du XVIIe siècle. Il est constitué de trois cadres avec leurs toiles : au centre, l’Adoration des Bergers, surmontée de la colombe du Saint-Esprit, peinte sur un fronton arrondi, décoré de crochets; à gauche saint Eloi, à droite saint Taurin. Les toiles latérales sont surmontées d’un fronton coupé, type assez fréquent au XVIIe siècle dans le Pays d’Auge.

Le tabernacle

Le tableau central du tabernacle, l’Adoration des Mages

Saint Eloi, volet gauche du retable

Bien que l’église soit sous le vocable de saint Taurin, c’est saint Eloi qui se trouve à gauche du retable, c’est-à-dire à la place réservée normalement au saint patron de l’église. Serait-ce parce que saint Eloi, évêque de Noyon au VIIe siècle, est vénéré comme patron des maréchaux-ferrants et des chevaux? On aime cette explication humblement pragmatique et locale. De nombreuses bénédictions de chevaux ou de troupeaux avaient lieu le jour de sa fête (1er décembre).

Autel latéral nord, l’Annonciation

Vierge à l’Enfant
Autel latéral sud, Saint-Louis

Saint Gilles

Saint Gilles

Il nait à Athènes (VIIe siècle), d’une famille noble et riche. Il quitte sa patrie et vit en ermite près de Nimes. Il fonde le monastère bénédictin de Saint-Gilles du Gard, important lieu de pélerinage sur la route de Compostelle.

La biche est un des attributs de saint Gilles : il dfut blessé par une fèche alors qu’il protégeait une biche traquée par les chasseurs. Gilles est aussi représenté avec la coule et la crossse ou le livre d’abbé bénédictin.

Selon la tradition, il obtint par ses prières le pardon d’un grave péché qu’un roi (souvent identifié à Charles Martel ou au roi wisigoth Wamba)n’osait confesser. Saint Gilles est invoqué pour le pardon des péchés.

search previous next tag category expand menu location phone mail time cart zoom edit close