l’église se situe sur une hauteur qui domine la plaine de St-Pierre-sur-Dives au sud et la vallée de la Viette au nord. Le méridien de Greenwich passe à quelques mètres, à l’ouest de l’église.


L’église date de la fin du XIe siècle. Le mur nord du chœur (XIème siècle) comporte une corniche avec 6 modillons tous différents : ils représentent des visages grimaçants ou rieurs, des jumeaux, des motifs géométriques.

L’église est sous l’invocation de saint Marcouf, mais elle est désignée sous le nom de « chapelle de Saint-Maclou » (Saint-Maclou étant le nom de la commune).
La vie de saint Marcouf (VIe siècle), saint guérisseur, patron de l’église
Saint Marcouf, d’origine franque, nait à Bayeux vers 490. Il distribue ses biens aux pauvres et se met à la disposition de l’évêque de Coutances qui l’ordonne prêtre à l’âge de 30 ans et l’envoie en mission d’évangélisation en Cotentin. Il attire des disciples qu’il réunit à Nanteuil (aujourd’hui St-Marcouf), à 7 kms au Nord de Ste-Mère Eglise. En 558 ses obsèques sont célébrées par l’évêque saint Lo. Pour éviter sa profanation par les vikings venus conquérir la Normandie, son corps est transporté en 898 à Corbeny, non loin de Reims.
Le pouvoir de guérir les écrouelles (abcès tuberculeux des ganglions du cou), conféré par saint Marcouf aux rois de France :
« Le jour de leur sacre à Reims, les rois signaient les malades, alignés sur leur passage, en disant : « Le roi te touche, Dieu te guérisse ». Ils pensaient détenir de saint Marcouf ce pouvoir de guérison. Quelques jours après leur sacre, ils parcouraient 28 kms jusqu’à Corbeny. Ils se recueillaient devant les reliques de saint Marcouf et assistaient à la messe. Ce pélerinage fut initié par Louis VI (1108) et maintenu jusqu’à Louis XVIII (1814). Seuls Louis XIV, Louis XV et Charles X firent apporter les reliques à Reims.
En savoir plus sur les saints guérisseurs : Patrice Brasseur, « Saints et toucheurs dans la médecine populaire normande », Association Les Annales de Normandie | « Annales de Normandie » 2012/2 62e année | pages 37 à 54


Saint Maclou est un moine navigateur du VIe siècle, né au Pays de Galles, saint patron et premier évêque de Saint Malo.
Histoire de saint Vaast (évêque du VIe siècle) et de l’ours

En 499 l’évêque de Reims Saint Rémi sacre saint Vaast évêque d’Arras. Ce diocèse autrefois converti au christianisme sous l’occupation romaine, avait été ravagé par les Alains et les Vandales. Le paganisme y règne de nouveau. A son arrivée, on informe saint Vaast qu’un ours terrorise la contrée en dévorant le bétail. Le saint va à la rencontre de l’ours et lui ordonne de quitter les lieux au nom de Dieu. L’ours disparait à jamais de la région. Saint Vaast remet de l’ordre dans son église et part à la reconquête de son diocèse qui comprend les anciennes provinces d’Artois, de Picardie, de Flandre et l’immense Normandie.
Histoire saint Marcouf, des pirates et du lièvre
Le vitrail situé à gauche du chœur évoque deux épisodes distincts de la vie de Saint Marcouf. Il porte l’inscription : « Saint Marcouf fait couler le bateau des pirates ». Il est signé Paul Bony, maitre-verrier qui fut le vitrailliste de Matisse.
Ce vitrail, ainsi que ceux qui représentent la Nativité et le Sacré-Coeur, ont été offert par Mme Henri Lepetit dont le cheval, Beaujeu, avait gagné le prix du président de la République en 1961. D’où la présence du petit cheval en bas du vitrail.

Une histoire en deux épisodes :
Le 1er épisode relate le miracle d’une victoire impossible :
Saint Marcouf aspire à une vie de solitude et de prière et passe le carême dans une île normande habitée par des pêcheurs. Des pirates saxons (peuple germanique qui régna sur la Mer du Nord et la Manche du IIIe au Ve siècles) viennent en nombre pour s’en emparer. Marcouf exhorte alors les habitants effrayés : « Prenez courage, marchez contre eux et Dieu combattra pour vous ». Les pécheurs mettent en fuite les païens. En souvenir de cette victoire de la Foi, ces îlots au large de la côte Est du Cotentin s’appellent aujourd’hui les îles St-Marcouf.
Le 2ème épisode, rappelé par un lièvre aux pieds du saint, est une histoire de chasse :
Avant de mourir, Marcouf veut obtenir du roi Childebert Ier la perpétuation des donations de domaines qui lui ont été faites. En approchant de Compiègne où réside le roi, il s’assied au bord de l’Oise lorsqu’un lièvre pourchassé vient se réfugier sous sa robe de bure. Un des chasseurs l’injurie et exige qu’il relâche le lièvre. Marcouf lève la bras, l’insolent est jeté à terre, éventré ; chiens et chasseurs s’arrêtent, immobiles. Le saint relèvera et guérira le chasseur.

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