Lundi 1er avril, la chasse aux œufs à la chapelle Saint-Marcouf de Saint-Maclou

l’église se situe sur une hauteur qui domine la plaine de St-Pierre-sur-Dives au sud et la vallée de la Viette au nord. Le méridien de Greenwich passe à quelques mètres, à l’ouest de l’église.

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A quel saint se vouer?

Saint Marcouf au dessus du portail de l’église de Saint-Maclou

L’église est sous l’invocation de saint Marcouf, mais elle est désignée sous le nom de « chapelle de Saint-Maclou » (Saint-Maclou étant le nom de la commune). Précision : Saint Maclou ou saint Malo, ce sont deux noms pour le même saint, né au 7ème siècle en pays de Galles.

La vie de saint Marcouf, saint guérisseur, patron de l’église (490-558) :

Saint Marcouf, d’origine franque, nait à Bayeux vers 490. Il distribue ses biens aux pauvres et se met à la disposition de l’évêque de Coutances qui l’ordonne prêtre à l’âge de 30 ans et l’envoie en mission d’évangélisation en Cotentin. Il attire des disciples qu’il réunit à Nanteuil (aujourd’hui St-Marcouf), à 7 kms au Nord de Ste-Mère Eglise. En 558 ses obsèques sont célébrées par l’évêque saint Lo. Pour éviter sa profanation par les vikings venus conquérir la Normandie, son corps est transporté en 898 à Corbeny, non loin de Reims.

Le pouvoir de guérir les écrouelles (abcès tuberculeux des ganglions du cou), conféré par saint Marcouf aux rois de France  :

« Le jour de leur sacre à Reims, les rois signaient les malades, alignés sur leur passage, en disant : « Le roi te touche, Dieu te guérisse ». Ils pensaient détenir de saint Marcouf ce pouvoir de guérison. Quelques jours après leur sacre, ils parcouraient 28 kms jusqu’à Corbeny. Ils se recueillaient devant les reliques de saint Marcouf et assistaient à la messe. Ce pélerinage fut initié par Louis VI (1108) et  maintenu jusqu’à Louis XVIII (1814). Seuls Louis XIV, Louis XV et Charles X firent apporter les reliques à Reims.

En savoir plus sur les saints guérisseurs : Patrice Brasseur, « Saints et toucheurs dans la médecine populaire normande », Association Les Annales de Normandie | « Annales de Normandie » 2012/2 62e année | pages 37 à 54

L’église date de la fin du XIe siècle. Le mur nord du chœur (XIème siècle) comporte une corniche avec 6 modillons tous différents : ils représentent des visages grimaçants ou rieurs, des jumeaux, des motifs géométriques.

Encore Saint Marcouf
…et Saint Maclou

Les vitraux nous racontent de belles histoires

Saint Vaast

Histoire de Saint Vaast, évêque d’Arras, mort en 540.

« Vaast aurait été le catéchiste de Clovis. Clovis Ier , ou Chlodovecus (en fr. Louis) (v. 465- Paris 511), succéde vers 481, à l’âge de 15 ans, à Childéric Ier comme roi des Francs Saliens de Tournai.

Depuis que l’empire romain a disparu en Occident (476), les peuples barbares installés en territoire gaulois s’y sont organisés en royaumes indépendants : Francs saliens de l’embouchure du Rhin à la Somme / Alamans au Nord-Est / Burgondes du Jura à la Durance / Wisigoths au sud de la Loire. En 481, le diocèse de Reims (ancienne métropole de la Belgique seconde) fait partie du seul territoire encore tenu par un romain, Syagrius. Clovis conquiert ce fief, qui s’étendait de la Somme à la Loire, en 486 à la bataille de Soissons.

Le métropolitain (on dira plus tard l’archevêque) Rémi reconnaît implicitement dans une lettre l’autorité de ce prince païen. Il lui indique les conditions auxquelles sa souveraineté pourrait être reconnue par l’Eglise : adopter la Foi chrétienne. Les barbares, imperméables à la civilisation romaine n’en avaient jusque là connu que l’hérésie arienne (négation de la Trinité de Dieu).

En 496, Clovis est vainqueur des Alamans à Tolbiac. Après sa victoire, il passe à Toul où il rencontre Vaast (Vedastus), un jeune prêtre ascète qui le fascine et qu’il invite à l’accompagner à Reims. Vaast y aurait été son catéchiste jusqu’à son baptême, avec 3.000 de ses guerriers, le 25 décembre 496 par St Rémi. Son mariage v. 493 avec Clotilde, ardente catholique et nièce du roi des Burgondes, aurait aussi contribué à sa conversion.

Vainqueur des Wisigoths à Vouillé (507), Clovis devient maître de la Gaule, établit sa capitale à Paris, crée le royaume franc (fusion entre l’héritage gallo-romain et la civilisation germanique). En 508 Anastase Ier, empereur d’Orient, fait de lui son représentant dans l’Occident gaulois. C’est ainsi qu’il jette les bases de l’Occident chrétien et de la puissance territoriale des Mérovingiens (ainsi nommés en souvenir de Mérovée, grand-père mythique de Clovis). A sa mort en 511, son royaume s’étend de l’Est du Rhin aux Pyrénées.

Après le baptême du roi, St Rémi ordonna Vaast évêque d’Arras (Pas-de-Calais). Saint Vaast en fut évêque plus de 40 ans, ainsi que du diocèse de Cambrai qui y était rattaché. Toute la région avait été dévastée lors des invasions barbares du Ve siècle. Il reconstruisit sa cathédrale, restaura les églises et s’attacha à combattre les coutumes païennes. A sa mort en 540. Il fut enseveli dans l’église St-Pierre qui devint une grande abbaye et prit son nom. La cathédrale d’Arras ayant été détruite pendant la révolution, le siège épiscopal fut transféré dans l’abbatiale St-Vaast. » (document transmis par M. Patrick Truffaut, président honoraire de l’association des Amis de la Chapelle de Saint-Maclou)

Histoire de saint-Maclou

Le vitrail situé à gauche du chœur évoque deux épisodes distincts de la vie de Saint Marcouf. Il porte l’inscription : « Saint Marcouf fait couler le bateau des pirates ». Il est signé Paul Bony, maitre-verrier qui fut le vitrailliste de Matisse.

Ce vitrail, ainsi que ceux qui représentent la Nativité et le Sacré-Coeur, ont été offert par Mme Henri Lepetit dont le cheval, Beaujeu, avait gagné le prix du président de la République en 1961. D’où la présence du petit cheval en bas du vitrail.

Saint Marcouf

Une histoire en deux épisodes :

Le 1er épisode relate le miracle d’une victoire impossible :

La fondation de Nanteuil achevée, Marcouf aspire à une vie de solitude et de prière et  passe le carême dans une île normande nommée Ayna, habitée par une trentaine de pêcheurs. Des pirates saxons (peuple germanique qui régna sur la Mer du Nord et la Manche du IIIe au Ve siècles) viennent en nombre pour s’en emparer. Marcouf exhorte alors les habitants effrayés : « Prenez courage, marchez contre eux et Dieu combattra pour vous ».  Les pécheurs mettent en fuite les païens. En souvenir de cette victoire de la Foi, ces îlots au large de la côte Est du Cotentin s’appellent aujourd’hui les îles St-Marcouf.

Le 2ème épisode, rappelé par un lièvre aux pieds du saint, est une histoire de chasse :

Avant de mourir, Marcouf veut obtenir du roi Childebert Ier la perpétuation des donations de domaines qui lui ont été faites. En approchant de Compiègne où réside le roi, il s’assied au bord de l’Oise lorsqu’un lièvre pourchassé vient se réfugier sous sa robe de bure. Un des chasseurs l’injurie et exige qu’il relâche le lièvre. Marcouf  lève la bras, l’insolent est jeté à terre, éventré ; chiens et chasseurs s’arrêtent, immobiles. Le saint relèvera et guérira le chasseur.

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