Belle-Vie-en-Auge, église Saint-Germain-de- Biéville

COORDONNÉES GPS : 49.1264405,-0.0387472

Situer Belle-Vie-en-Auge (carte géoportail)

façade occidentale

L’ église est consacrée à Saint Germain, évêque d’Auxerre, au Ve siècle. Auxerre a été une « tête de pont » de l’évangélisation en terre celtique. C’est ainsi que saint Germain est un saint très populaire au moyen âge, et une dédicace d’église fréquente en Pays d’Auge.

Localisation 

Chemin de Querville, Biéville-Quétiéville, 14270 Belle-Vie-en-Auge

L’église est située en face de l’ancienne mairie, dans le hameau de Biéville en Auge, intégré à la commune nouvelle de Belle-Vie-en-Auge (14270). Elle est ceinte d’un enclos qui englobe également le cimetière, ainsi qu’une tombe de guerre du Commonwealth. La départementale 613 passe à proximité.

l’extérieur

L’église du XVIIIe siècle est venue remplacer une, sinon deux églises des XVème et XVIème siècles, deux presbytères voisins, et actuellement propriétés privées,  étant signalés dans les documents datant de ces époques. De ce fait, l’église, relativement récente, est homogène car peu remaniée au fil du temps comme le sont souvent les édifices religieux plus anciens.

La façade est de style classique, avec deux contreforts de part et d’autre du portail principal.  Un  arc en plein-cintre s’inscrit dans un encadrement plus large, marqué par des pilastres (colonnes plates en légère saillie) et une corniche.  Le clocher, situé sur la première travée de la nef, est surmonté d’une girouette (coq). A l’ange Sud Ouest de la façade, se blottit la tourelle du petit escalier à vis intérieur qui mène à la tribune.

L’église, orientée, est constituée de trois travées pour la nef et deux travées pour le choeur, en retrait. Elle se termine par un chevet plat. C’est une configuration classique en Pays d’Auge. La sacristie est adossée en retrait du chevet du chœur.

Il n’est pas possible de juger de l’appareil des murs car ces derniers sont entièrement recouverts d’un enduit teinté vieux rose.

Le chevet et la sacristie

La nef et le choeur sont couverts d’une toiture à deux pans, celle de la sacristie est à trois pans. Il n’y a pas de transept. L’église est entourée de son cimetière.

La petite et la grande histoire

Extrait du livret publié par François de Gaalon : « Le patrimoine de Biéville Quétiéville ».

« Reconstruite à la place d’une église plus ancienne d’où proviennent les deux tabernacles des autels latéraux- l’église Saint-Germain-de Biéville était une paroisse étendue – huit à neuf cents hectares  et sa population agricole assez nombreuse ; la paroisse était divisée en deux parties – qu’on appelait alors des « portions » -, chaque portion, bien distincte, avec son curé et son presbytère. Le seigneur de Fervaques avait la charge matérielle de la première portion, le seigneur de Rupierre, la charge de la deuxième portion. Cependant, les deux prêtres officiaient dans la même église, une semaine l’un, une semaine l’autre. D’où la présence insolite de deux presbytères datant du XVIIIe siècle, à proximité de l’église.

En 1761, le seigneur de Rupierre-en-Biéville, patron de la seconde portion avait fait reconstruire un presbytère de style français et d’ordonnance élégante. La comparaison entre ce beau manoir presbytéral Louis XV et le pauvre presbytère de la première portion était pénible et peu flatteuse pour le seigneur patron de la première portion, Etienne-Michel Leduc, seigneur du Mesnil-sous-Lillebonne, en Seine-Maritime, mais résidant à Paris.  Ces arguments poussèrent celui-ci à entreprendre la construction d’un nouveau presbytère au cours de l’année 1782. Pour l’ordonnance, il s’inspira de la façade du presbytère voisin. Mais le propriétaire de la cure, qui n’avait pas les moyens du Seigneur de Rupierre, fit disposer un étage à pans de bois au-dessus de rez-de-chaussée en moellons calcaires (il faut savoir que les constructions en colombage étaient beaucoup plus économiques que les constructions en dur ). » Extrait du livret publié par M. François de Gaalon, intitulé  Le patrimoine de Biéville- Quétiéville.

Consulter ici l’intégralité du livret


L’intérieur de l’église

La nef  est précédée d’un narthex surmontée d’une tribune supportée par deux piliers le tout surmonté d’un clocher. Le confessionnal et la chaire à prêcher datent du XVIIIe siècle. L’arc de gloire comporte un Christ du XVIIe siècle. La voûte est en merrain.

Le maître-autel et son retable restauré en 2007

Le maître-autel en bois sculpté, peint et doré, avec son retable est la pièce maîtresse de l’église Saint Germain. La récente restauration en a retiré les couches de peinture marron, à la mode au XIXe siècle, et a restitué les ors d’origine.  Il existe une description complète réalisée lors de l’inventaire de 2012 réalisé par l’association Patrimoine cultuel et art sacré en Calvados, présidée par M. Jean Bergeret. En voici des extraits :

« Autel : tombeau galbé peint en faux marbre noir. Monogramme de Jésus, IHS, le H surmonté d’une croix (jésuite)

Retable : à ailes. 2 pilastres à chapiteau composite, cannelés et rudentés, soutenant un entablement en plein cintre. Pots à feux au-dessus des pilastres.

Le panneau central du retable :

 Annonciation.Huile sur toile.Situé en partie centrale du retable du maître-autel.Cadre en plein cintre, doré, mouluré, orné en clé d’une longue feuille d’acanthe flanquée de chutes de petites fleurs.Sur la gauche de la toile, agenouillée à son pupitre placé sous un baldaquin rouge, la Vierge ramène sa main gauche sur sa poitrine en signe d’acceptation du message de Gabriel flottant sur les nuées face à elle. Ce dernier tient dans sa main gauche une tige de lys et point la colombe du Saint Esprit de sa main droite. La colombe écarte les nuées et se présente en gloire accompagnée de 3 angelots. »

Classement : Maitre-autel et retable classés MH en 1980

Tabernacles des autels latéraux classés ISMH en 2007

Tabernacle XVIIe siècle, autel latéral nord

Association pour la protection et la mise en valeur

l’Association Saint-Germain a été créée en 2004 par M. François de Gaalon. L’élément déclencheur a été la tempête de fin 1999 qui a causé de graves dégâts à l’église. Comme souvent dans ce cas, la solidarité se crée entre les habitants de la commune, qui se mobilisent pour sauver l’église. Une association se créée, la commune propriétaire des lieux est le maître d’ouvrage, obtient des subventions, monte un dossier auprès de la Fondation du patrimoine, et l’église peu à peu est restaurée. Il faut souligner le rôle des généreux mécènes qui par leurs dons à la Fondation du Patrimoine ont permis l’accomplissement de tout le programme de restauration.

En 2016, de nouveaux statut englobent dans l’objet de l’association les autres édifices religieux de la commune de Biéville Quétiéville : l’église saint Martin de Quétiéville et l’église saint Pierre de Mirbel. Puis, en 2017, la création de la commune nouvelle de Belle-Vie-en-Auge entraine l’adjonction de l’église de Saint-Loup-de-Fribois.

La bannière de saint Germain

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