Méry-Bissières-en-Auge, église Sainte-Croix de Bissières

Coordonnées GPS 49.113272,-0.092585

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Trouver l’église de Bissières (carte géoportail)

Visite virtuelle, avec l’Ave Maria de Schubert. La plus belle musique pour visiter une église, la plus connue, la plus jouée, mais c’est celle qui va droit au coeur, qui fait pleurer même les pierres…

Ce qu’en dit Arcisse de Caumont, dans sa Statistique monumentale du Calvados (1846-1867)

« L’église de cette commune, située entre la Dive et le Laizon, près de Croissanville, au sud de la route impériale de Caen à Paris, est moderne. Une tour, en forme de dôme, surmonte la façade occidentale. Tout annonce, dans l’ordonnance de l’édifice, une construction du XVIII, siècle. Deux vases en pierre garnissent la base du rampant de la façade, comme à Vimont, autre église du même style décrite dans le t.II de la Statistique monumentale. L’église de Bissières faisait partie du diocèse de Bayeux et du doyenne de Vaucelles ; l’abbaye de St-Barbe nommait à la cure. Quoique supprimée, cette église est entretenue et en bon état. »

1 – Identification, localisation, ouverture

Eglise paroissiale Sainte-Croix,  confession catholique

Localisation  :

L’église est située dans la commune déléguée de Bissières, en face de la mairie déléguée. Ce n’est pas à Mery-Corbon!

Fléchage  néant

Parking  à côté de la mairie, en face de l’église

Panneau explicatif  non

Cimetière  toujours utilisé

Ouverture aux visiteurs  habituellement fermée

Se procurer la clef   auprès de Mme Coutance 06 80 63 72 24

2 – Propriétaire, affectataire, paroisse, dédicace 

Propriétaire : la commune de Bissières

Mairie de Bissières Route de Magny 14370 Mery-Bissières 02 31 23 96 36

Affectataire

Prêtre affectataire : Père Eustache Adinsi . Tel : 06 17 85 09 44

Diocèse de Bayeux-Lisieux Site internet : www.bayeuxlisieux.catholique.fr

Paroisse  Notre Dame de Vie (Mézidon-Canon) Salle Sainte-Agnès (1er étage) 10 rue Emile Zola 14270 Mézidon-Canon Site internet : paroissenotredamedevie@orange.fr tel : 02 31 20 05 59

3 – L’extérieur 

Classement : non

Description  

Arcisse de Caumont date l’église du XVIIIe siècle

Au XIXe siècle, vue par Arcisse de Caumont
Carte postale ancienne. Le clocher a été refait depuis la prise de vue

L’église se trouve en face de la ravissante petite mairie. Orientée Ouest Est, elle est construite sur un plan rectangulaire, comprenant 4 travées alignées, et se termine sur un chevet plat. La sacristie est à pan simple incliné, adossée en retrait du chevet du chœur. Le clocher est construit sur la première travée.

Une allée de roses mène au portail occidental.

La nef est constituée de trois travées, tandis que le chœur, dans le prolongement de la nef (et non en retrait comme habituellement en Pays d’Auge) en compte une seule. Le tout est couvert d’une toiture à deux pans, hormis la sacristie, en retrait et à pan incliné. Il n’y a pas de transept et pas de modillons. L’église est entourée de son cimetière.

Classement : non

4 – Environnement, histoire, vie locale, anecdotes

Arcisse de Caumont signale à propos de l’église de Bissières que quoique supprimée, cette église est entretenue et en bon état. Voici quelques éclaircissements sur cette remarque :

L’église de Bissières eut en effet à se défendre au XIXe siècle d’une disparition programmée par la commune voisine de Croissanville.

Après la Révolution, Bissières n’a plus de prêtre. Elle veut avoir un desservant et devenir une succursale, c’est à dire être indépendante de ses voisines pour la messe. Mais Croissanville ne le veut pas car depuis le retour du culte en 1804, les messes ont lieu à Croissanville.  Cette dernière, située sur la route royale puis impériale de communication entre Lisieux et Caen, possède un important relais de poste et un commerce florissant. Au milieu du XIXe siècle se développe une filature dans laquelle les habitants de Bissières viennent travailler.

L’affaire dure plus de trente ans,  et finalement, l’église de Bissières est sauvée et élevée au rang de succursale par décret en 1872.

Les archives de Bissières gardent le souvenir d’un curé remarquable du nom de Noël de Corche, curé de Bissières de 1747 à 1786. Il exerce donc son ministère sous les règnes de Louis XV et Louis XVI. Il dote son église d’une chaire, des lambris du chœur, du devant d’autel… Cela montre que le curé participait de ses deniers à l’aménagement de son église. L’aménagement du chœur incombait habituellement au décimateur, qui percevait les dimes et nommait à la cure. Cela pouvait être le seigneur du lieu, une confrérie de charité, une abbaye ou un prieuré, comme c’est le cas à Bissières (prieuré de Sainte Barbe)

5 – L’intérieur

Classement : non

– La nef 

La nef, recouverte d’une voûte en merrain peinte en blanc, comporte trois travées dont la première supporte la tour du clocher. Le confessionnal et la chaire à prêcher datent du XVIIIe siècle. L’arc de gloire baroque en fer forgé marque la délimitation entre la nef et le chœur.

– Le maître-autel XVIIIe siècle : le retable, le tabernacle, le devant d’autel

Le retable  : tripartite, décoré de trois panneau (huiles sur toiles). Le panneau central, appelé également contretable, représente une Déploration (représentation de la Vierge tenant sur ses genoux le corps du Christ mort). Sur les deux panneaux latéraux, figurent saint Côme et saint Damien, portant la palme du martyre. Ces jumeaux, nés en Syrie sous occupation romaine soignaient les populations pauvres locales. Convertis, ils furent martyrisés en 303.

Le tabernacle, surmonté d’un dôme pour l’adoration du Saint-Sacrement. Il est richement décoré de boiseries. Il prend ici la forme d’un petit édifice à colonnes et ailerons, muni d’un fronton avec deux anges adorateurs. Ce sont des chérubins, aux ailes déployées vers le haut, comme il est prescrit pour l’Arche d’Alliance dans l’Ancien Testament (Ex.25, 18-21).

Détail du tabernacle : l’Agneau et les sept sceaux de l’Apocalypse. C’est une référence à l’Agneau mystique du Livre de l’Apocalypse, seul capable d’ouvrir le Livre aux Sept Sceaux qui contient le destin de l’humanité (Ap. 5, 1-5)

L’antependium ou devant d’autel :

« Le Pays d’Auge n’a pas l’exclusivité de ce type d’antependium, amovible et changé en fonction de la liturgie et des cérémonies religieuses. Mais il se trouve que c’est un type de décor qui correspondait à la typologie des autels augerons (façade plate), décor qui changeait en fonction de la liturgie des cérémonies religieuses. Ce qui explique pourquoi, au moment des inventaires révolutionnaires, leur nombre est important. On en dénombre 20 à Orbec, par exemple. A notre connaissance, seule l‘église de Bissières a conservé deux antependiums, l’un au maître-autel et l‘autre en réserve pour les services religieux d’enterrement. Les antependiums sont soit peints, soit en cuir doré, soit en tissu et soit en perles. Quatre antependium en perles sont issus du Pays d’Auge : Les Authieux-sur-Calonne, Cordebugle, Ammeville (actuellement au Dépôt d’art sacré de Bayeux) et au Musée de Lisieux. Leur beauté ne le cède en rien à celle de l’antependium en cuir doré d’Auquainville par exemple. Le reste est peint (le plus souvent) ou en bas- relief. Dans ce cas, la composition est souvent la même. Le centre est orné d’un médaillon de formes diverses et est entouré d’un décor végétal, articulé sur des tiges végétales ondulantes comme des rinceaux ou sur des quadrillages losangés ou sur un décor proche du Bérain. La qualité des antependiums peints dépend évidemment de celle du peintre. L’un des meilleurs, connus, est Jean-Baptiste Daubin, né à Lisieux et qui exerça son art entre 1698 (Manerbe) et sa mort en 1724. »

Revue Le Pays d’Auge, 2019-4

Détail de l’antependium du maitre-autel (XVIIIe siècle)

La tradition de poser des tissus précieux sur les tables remonte à l’Antiquité. Les premières romaines chrétiennes semblent avoir donné leurs vêtements brodés pour couvrir l’autel sous un linge blanc immaculé. Ces premières étoffes venaient souvent d’Orient, portant un décor de griffons, entrelacs ou fruits. Le tissu va ensuite porter un décor qui symbolisera le Christ ou la Vierge Marie ou l’Eglise dans son ensemble

Les éléments habituels du décor des devants d’autel :

La feuille d’acanthe. C’est un motif qui remonte à l’antiquité. Il symbolise la persévérance, le triomphe sur les épreuves de la vie et de la mort. Elle dit l’amour éternel, l’élévation de notre âme vers le divin. Plus sa feuille se déploie et s’ouvre, plus les épreuves seront vaincues et transformées en gloire. Ici, on voit deux feuilles d’acanthe très épanouies.

Le bouquet avec épis de blé, raisin et fleurs. Tous ces éléments sont des symboles de Marie ou du christ :

Le blé et le raisin représentent le pain de la dernière Cène et le vin, sang du Christ

La rose Attribut d’Aphrodite dès l’Antiquité, elle devient celui de Marie? Si elle est blanche c’est la pureté, la virginité de Marie, si elle est rose et sans épines c’est l’amour de Marie « rose sans épines » des litanies de la Vierge, si elle est rouge c’est le martyre, le sang versé, le symbole de la coupe qui avait servi lors de la Cène et a ensuite recueilli le sang du Christ mourant. Elle est souvent remplacée dans cette fonction par la tulipe à partir du XVIIe, dont la forme de calice est plus parlante.

Pour son maître autel, l’église de Bissières possède un second devant d’autel, réservé aux cérémonies funéraires.

– L’autel latéral nord

La Vierge remet le scapulaire à Simon Stock, supérieur général des Carmes en 1273. Le scapulaire est une dévotion populaire propagée par les Carmes. Le fidèle se consacre à Notre-Dame en portant deux images de la Vierge reliées par un cordonnet passé autour du cou.

– Sur le mur Nord

A proximité de l’autel latéral situé au Nord,statue de la Vierge à l’Enfant (XVIIe siècle ?) dite Notre Dame du Bon Secours

quelques offices pendant l’année, et davantage pendant l’été. Se renseigner auprès de la paroisse. 

Charitons : non

6 – Association de Sauvegarde du Patrimoine Religieux de Bissières

L’Association a été créée en 2014

Présidente : Mme Simone Coutance  06 80 63 72 24

Son objet : « sauvegarder, restaurer, aménager et faire vivre l’église Sainte-Croix de Bissières »

Evènements, animations : concerts, expositions diverses et ventes de gâteaux au bénéfice de l’église.

Exposition de vêtements liturgiques en 2019. Comme souvent dans les églises du Pays d’Auge, la sacristie renferme de beaux vêtements liturgiques.

Revenir sur le site de l’Alliance APEPA

1 réflexion sur « Méry-Bissières-en-Auge, église Sainte-Croix de Bissières »

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