La tradition de poser des tissus précieux sur l’autel remonte à l’Antiquité. Les premières romaines chrétiennes semblent avoir donné leurs vêtements brodés pour couvrir l’autel sous un linge blanc immaculé. Ces premières étoffes venaient souvent d’Orient, portant un décor de griffons, entrelacs ou fruits. Par la suite, c’est la façade antérieure des autels qui devient l’une des grandes préoccupations dans l’aménagement des églises après le concile de Trente (1545-1563). Ces façades sont parfois amovibles, leurs motifs et leurs couleurs changent alors en fonction du temps liturgique.
On trouve en Pays d’Auge des antependiums peints sur bois (la majorité), ou sur du cuir de Cordoue (Saint-Aubin d’Auquainville, les Authieux-sur-Calonne), brodés sur du tissu (Les Authieux-sur-Calonne) ou décorés de pailles colorées (Cordebugle).
Pour les antependiums peints, la composition est souvent la même. Le centre est orné d’un médaillon entouré d’un décor végétal, d’un quadrillage ou d’un décor à la Bérain. Les plus beaux ornent le plus souvent le maitre-autel, et parfois l’autel de la Vierge. Le plus connu des peintres d’antependiums est Jean-Baptiste Daubin, peintre normand, né à Lisieux, actif à la fin du XVIIe siècle.





