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L’église Saint-Ouen fait partie du circuit Dominique Georges

Le circuit Dominique Georges a été réalisé à l’initiative du sénateur Ambroise Dupont. L’ex Communauté de Communes de Cambremer et l’ex Pays d’Art et d’Histoire avaient édité pour ce circuit une fort intéressante brochure qui n’est plus disponible. Mais le circuit existe toujours. En voici les différentes étapes :

L’abbaye du Val-Richer et Dominique Georges
Site cistercien, l’abbaye du Val Richer connut ses heures de gloire sous l’abbatiat de Dom Dominique Georges (1613 – 1693), abbé du Val Richer de 1652 à sa mort. Dominique Georges nait en1613, en Lorraine. En 1647, il est nommé à la cure du Pré d’Auge, près de Lisieux.
Pour éduquer le peuple par l’exemple donné par le clergé, il crée les conférences ecclésiastiques en 1650. Ces dernières soulignent le rôle du clergé dans le soin à apporter aux églises. Dans l’une d’elles (1689), il est notamment expliqué que
« Les peuples […] ressentent beaucoup plus de dévotion, et fréquentent bien plus volontiers leurs églises, lorsqu’ils les voyent décemment et somptueusement ornées, car étant grossiers comme ils sont la plupart, ce n’est, dit saint Bernard, que par la pompe extérieure qu’ils peuvent s’élever à la considération des choses spirituelles »
En 1652, Dominique Georges est nommé abbé du Val Richer. Il réussit, à force de persuasion et de travail, à restaurer la grandeur de l’abbaye. Son aura intellectuelle et spirituelle le conduit à Rome en 1664 pour des négociations avec la Papauté pour la Réforme Générale des couvents, voulue par Louis XIV. Il meurt au Val Richer en 1693.
En 1791, les moines furent chassés de l’abbaye, le cloître et l’église abbatiale détruits. Des oeuvres du Val Richer sont dispersées dans les églises du Pays d’Auge. Nous signalerons ci-dessous celles qui se trouvent dans l’église de Saint-Ouen-le-Pin.

L’extérieur de l’église

« St.-Ouen-le-Peingt, Sanctus Audoenus Pagani.
Elle doit son surnom le Peingt à ses anciens seigneurs : St.-Ouen-le-Peingt est la traduction par trop littérale de Sanctus Audoenus Pagani (…)
A 2 kilomètres de la route de La Boissière à Bonnebosq s’élève l’église de St.-Ouen-le-Peingt, dont la construction remonte à l’époque romane.
Ses murs, en arêtes de poisson, étaient primitivement sans contreforts; ceux que l’on voit aujourd’hui n’ont été élevés qu’au XVe. ou au XVIe. siècle. Toutes les fenêtres sont modernes et sans caractère.
Le choeur, en retraite sur la nef, a été construit au XVIIIe. siècle. Il se termine par un chevet pentagonal, percé, sur deux faces seulement, de fenêtres cintrées.
L’ancien portail, flanqué de deux contreforts, est précédé d’un clocher carré dont la base forme narthex. Ce clocher, élevé à grands frais en 1843, est percé, au rez-de-chaussée, d’une porte à plein-cintre accompagnée de deux pilastres doriques supportant un fronton triangulaire.«

L’intérieur


Le maître-autel est de style Louis XV. Le centre du retable est constitué d’une toile, représentant la Sainte Famille, donnée par Guizot et provenant de l’abbaye du Val Richer. Elle est entourée de deux pilastres doriques soutenant un fronton circulaire. De part et d’autre de la toile centrale se trouve une statue. Au nord, une Vierge à l’Enfant et au sud, saint Ouen, patron principal de la paroisse. Le tabernacle, en bois doré présente, sur la porte, un calice surmonté d’une croix.
Les deux anges du premier plan proviennent de l’ abbaye du Val Richer.

L’antependium présente, en son centre, un agneau couché surmonté d’un calice et d’une hostie au milieu de grappes de raisins et d’épis de blé, symboles de l’eucharistie. Il provient de l’abbaye du Val-Richer
L’autel latéral nord est dédié à saint Joseph. L’autel latéral sud est consacré à la Vierge. Les deux devants d’autel proviennent également de l’abbaye du Val-Richer. Devant chaque autel latéral, on remarquera des pavés en pré d’Auge.

Peintures et sculptures
Dans le chœur, sur le mur sud, un tableau attribué au peintre espagnol Zurbarán (1598-1664) représente Saint François d’Assise adorant la croix. Sur le mur sud de la nef, deux tableaux semblent être du XVIIIe s., le premier montre Saint Ouen dans sa tenue d’évêque de Rouen. Le second montre une Vierge à l’Enfant endormi.

Audœnus Dado, évêque de Rouen au VIIe siècle, fut également chancelier à la cour du roi Dagobert. Sanctifié sous le nom de saint Ouen, il meurt en 686, dans la villa Clippiacum, palais royal mérovingien situé vraisemblablement sur le territoire de Clichy. En France, 44 communes portent son nom, la plupart situées en Normandie, car il fut avant tout évêque de Rouen. Le culte qui lui est rendu témoigne du développement de la foi chrétienne dans ces régions sous le règne des derniers rois mérovingiens.
Plus de renseignements : voir La vie de saint Ouen et Le culte des saints dans l’église catholique
et aussi : NEVEUX, François. Les saints dans la civilisation médiévale In: Les Saints dans la Normandie médiévale [online]. Caen: Presses universitaires de Caen, 2000

Outre les statues présentes traditionnellement dans les églises du Pays d’Auge (Sainte Thérèse, Saint Antoine, Jeanne d’Arc), l’église de Saint-Ouen-le-Pin abrite, sur le mur sud de la nef, le gisant de sainte Thérèse qui, enfant, venait en vacances dans le village.



Les vitraux
Il y en a neuf, dont cinq présentent une iconographie, les autres étant géométriques et floraux. Trois comportent un motif uniquement dans leur partie centrale : il s’agit du Christ bénissant, des armoiries royales et des armoiries de saint Ouen. Les deux derniers vitraux présentent l’Assomption et saint Sébastien. L’ensemble de ces vitraux date du XIXe siècle.

